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Tâches ménagères : on s’y met tous !

Lorsque je suis devenue belle-maman de trois enfants, il m’est arrivé (et il m’arrive encore!) d’être agacée face à des comportements que je percevais comme un manque de reconnaissance ou d’implication dans la maison. Retrouver jonchant sur le sol de la salle de bain des serviettes transformées en véritables boules puantes ou encore découvrir à mon lever une table de petit-déjeuner victime du Tchernobyl de la miette… me mettait parfois sur les nerfs. Très vite, je me suis aperçue que développer l’implication, la solidarité et la responsabilité dans la prise en charge des tâches ménagères était une nécessité pour renforcer l’esprit de famille et contribuer à diminuer le stress général par une répartition de la charge de travail. Objectifs : que chacun, parents comme enfants, puisse se réaliser, s’épanouir, se sentir respecté et reconnu au sein de la maison. Sacré programme me direz-vous ! Alors, comment tenter d’y parvenir ?

Etape 1 : Prendre conscience de notre charge mentale

En tant que parents, nous jonglons entre les exigences de notre vie professionnelle, de notre vie familiale et nos aspirations personnelles pour lesquelles nous aimerions bien souvent pouvoir consacrer plus temps. Dans le tumulte de nos journées et du fameux « métro boulot dodo »,  nous avons parfois le sentiment de n’avoir le temps de rien. Avez-vous déjà eu l’impression d’activer votre « mode Robocop » en sortant du travail pour réaliser un ensemble de tâches quotidiennes de façon presque automatique, sans y trouver le moindre sens ou plaisir ? Nous nous plaignons parfois de devoir gérer ces tâches par nécessité et sommes convaincus de n’avoir pas d’autre choix que de les faire. c’est ainsi que nous nous enlisons dans le perfectionnisme domestique. La première étape consiste  donc à prendre du recul sur cette charge mentale qui touche vraisemblablement plus les femmes que les hommes pour des raisons d’éducation genrée. Pour mieux comprendre le concept de la charge mentale, je vous invite à découvrir la BD “fallait demander” de Emma Clit.   Prendre du recul sur cette charge mentale signifie renouer avec notre pouvoir de décision, interroger nos schémas éducationnels et nos croyances limitantes pour parvenir notamment à nous détacher de notre titre de responsable domestique. A ce sujet, n’hésitez pas à écouter les podcasts « Comment alléger sa to-do liste », « le biais de confirmation » ou encore « tout est un choix » de Clotilde Dusoulier.

Etape 2 : Mieux communiquer, faire des demandes claires, éviter les injonctions

Jacques Salomé explique que nous devenons relationnels lorsque nous savons nous positionner avec des demandes claires, en affirmant nos propres besoins et non en ayant recours aux injonctions ou aux remarques accusatrices. A ce sujet, je vous invite à lire mon article exit le tu qui tue.  Si nous formulons une demande à nos enfants (“peux-tu stp m’aider à mettre la table?”, “peux-tu passer l’aspirateur aujourd’hui?”, etc.) nous devons donc pouvoir entendre la réponse, quelle qu’elle soit et devons donc laisser les enfants nous confronter, affirmer leurs propres attentes…Pour lesquelles nous aurons des réponses qui ne comblent pas toujours non plus leurs espérances. Passer des injonctions aux demandes claires et ouvertes rend les échanges familiaux vivants et énergisants pour chacun. Aussi, nos demandes ne doivent pas être vécues comme des corvées mais comme des activités qui permettent aux enfants d’être reconnus comme ayant apporté, par leur contribution, un vrai plus au fonctionnement familial. 

Etape 3 : Etablir des règles claires, permettre à l’enfant de se réaliser 

A présent, vous venez donc de renoncer à votre statut de post-it géant et vous avez appris (ou tout du moins fait l’effort d’essayer) à mieux communiquer en affirmant vos besoins. Bon, d’accord, mais maintenant qui fait quoi ? Sachez que si vous avez déjà su mettre l’étape 1 et l’étape 2 en pratique dans votre vie, une grande partie du travail a déjà été accomplie. Il se pourrait  même qu’une organisation plus équitable et responsabilisante pour chacun ait déjà naturellement pointé le bout de son balais au sein de votre cocon familial.

Avant toute chose, il est capital de définir des règles de vie claires et communément partagées et de veiller à ce que chacun les respectent, y compris les parents. Comme dit Isabelle Filliozat dans son livre “Il me cherche” : “Les enfants détestent les limites, ils adorent les règles !” Les règles doivent être cohérentes, claires et concises, fixées avec les enfants, adaptées à leur âge et assorties de conséquences logiques.
Il existe ensuite pléthore de solutions pour amener les enfants à gagner en autonomie sur les tâches ménagères et mieux vaut le sensibiliser dès leur plus jeune âge. A ce titre, je vous invite à découvrir l’article “Montessori : le grand ménage!” d’Elsa. Vous pouvez par exemple recourir à un planning collaboratif de tâches ménagères, l’essentiel étant de le rendre visible,  amusant et de le faire vivre au quotidien. Ce planning doit permettre à l’enfant de choisir une ou plusieurs tâches à prendre en charge parmi plusieurs listées et de la (les) réaliser sans que vous ayez sans cesse besoin de le lui rappeler. Il est important que chacun complète la liste au fur et à mesure et que des points réguliers soient organisés pour partager son ressenti sur cet outil, le faire évoluer et le faire vivre. Pour ma part, j’ai déjà utilisé l’une des baies vitrées de la maison et des stylos marqueurs de craie liquide de toutes les couleurs comme mur d’échange. Ce “process” a le mérite de valoriser les actions de chacun et de donner de la visibilité aux petits gestes du quotidien qui passent souvent inaperçus.

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