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Exit le tu qui tue !

Vous êtes vous déjà surpris à déverser votre colère sur une personne de votre entourage qui, sans nul doute, semblait être à l’origine de votre mal-être  ? Avez-vous remarqué que, lorsque vous espériez susciter compréhension et bienveillance de sa part en lui criant dessus, vous provoquiez “bizarrement” l’effet inverse ? Cet article vous propose des pistes pour développer une communication saine et vivante et vous ouvre les portes de l’écoute participative.

Au diable le tu tue !

Non, je ne parle pas de cette jupe portée par les danseuses de ballet classique mais bel et bien de l’utilisation abusive du “tu” et du “juge-ment”. La communication positive implique de ne pas recourir à la négation et à la dévalorisation de l’autre et invite plutôt chacun à analyser ses pensées, à comprendre et assumer ses émotions et par là même à découvrir ses besoins sous- jacents. En disant “tu” à l’autre, vous l’agressez et l’accusez. Or, devant un reproche, et à moins que votre interlocuteur ait quelques tendances sadomasochistes, il est fort probable que vos remarques ne soient pas accueillies avec toute la bienveillance et l’ouverture d’esprit que vous imaginiez mériter. Accusé, votre interlocuteur vous attaquera à son tour, se justifiera ou se mettra dans une posture de retrait. Diantre, vous qui nourrissiez l’espoir intérieur d’être enfin compris(e).

Pour vous aider à y voir plus clair,  observons ces deux formulations : 

  • Formulation 1 : “Tu es pénible à ne jamais m’écouter” 
  • Formulation 2 :  “Je me sens agacée par l’absence de réponse” 

La première formulation s’appuie sur une accusation de votre interlocuteur qui, il y a fort à parier, risque de vous envoyer paître au fin fond d’une contrée lointaine. La seconde s’appuie sur une appropriation de vos pensées et de vos émotions. Dans ce cas précis, vous parlez sincèrement, à coeur ouvert et vous avez nettement plus de chance d’obtenir l’attention de la personne en face de nous. En d’autres termes, dire “tu” revient à parler sur l’autre tandis que dire “je” démontre une volonté de se faire comprendre.

Parlez à coeur ouvert

Parler en “je”, implique  d’entrer dans une démarche d’authenticité, de respect à soi-même et de respect aux autres. Bien communiquer, c’est savoir s’écouter dans un premier temps et savoir exprimer les sentiments qu’une situation crée en nous. Pour utiliser plus naturellement le “je” dans nos relations, vous pouvez avoir recours à la “communication non violente” (CNV), langage développé par Marshall Rosenberg et que je vous explique ci-dessous. 


La CNV est composée de 4 étapes : 

  • L’observation : cette première étape vous invite à dire factuellement ce que vous avez observé en vous basant sur des faits concrets et tangibles. Par exemple, plutôt que de dire “tu n’en fais toujours qu’à ta tête”, préférez le “je t’ai demandé à plusieurs reprises de ranger ta chambre et n’ai obtenu aucune réponse de ta part”

  • Le sentiment : parlez de vous avec authenticité. Au  “tu ne me considères pas” accusateur, soyez fidèle à vous même et préférez le “je ne me sens pas écoutée”. 

Nota bene : vos sentiments sont là pour vous rappeler vos besoins. il n’y a pas de bons ou de mauvais sentiments. En communication non violente, on parle plutôt de sentiments agréables ou désagréables. 

  • Le besoin : D’après Marshall Rosenberg, il existe neuf besoins fondamentaux majeurs : 
    • Besoins physiologiques 
    • Sécurité 
    • Empathie
    • Créativité 
    • Amour, intimité 
    • Distraction 
    • Récupération 
    • Autonomie 
    • Sens

Alors, après avoir mis des mots sur ces sentiments que vous éprouvez,, entrez encore davantage en introspection. Finalement, de quoi avez-vous besoin ?

  • La demande :  La dernière étape d’un échange qui s’appuie sur la CNV est celle de la demande. Celle-ci doit être réalisable, précise, positive et concrète. Elle est toujours négociable, c’est à dire qu’il ne doit pas s’agir d’une exigence déguisée. Il ne doit y avoir donc ni manipulation, ni contrainte ni culpabilité.

La CNV est bien plus qu’un langage et vous invite, au fil du temps, à concentrer votre attention sur ce qui est en jeu chez vous et chez l’autre et à réfléchir à votre intention : développer le réactionnel ou plutôt le relationnel ?

Alors, êtes-vous prêt à retirer votre tu tue ?

 

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