Remarquez l’égo collectif à la machine à café
Encore contrarié par votre dernière entrevue avec votre patron, vous vous amusez à le tourner en dérision… Rien de bien méchant, une simple moquerie qui trouve du répondant auprès de vos collègues. Une voix formule vos pensées, votre égo agit comme un filtre sur les évènements. On entend des rires, chacun ajoute sa petite touche humouristique, évoque une anecdote personnelle… Un vent de complicité souffle sur l’ambiance générale. Momentanément, collectivement, vous cessez d’être la victime. L’humour déguise votre contrariété, travestit vos émotions désagréables. Donner tord à votre patron vous donne un sentiment de supériorité. A la machine à café, le sentiment d’appartenance s’en trouve renforcé. L’égo collectif monte en puissance, prend le pouvoir.
Reconnaissez la manifestation de la frustration
Finalement, bien que vous fassiez preuve d’humour, vous n’êtes pourtant pas sorti de cette relation négative, décourageante et frustrante. Vous ruminez, vous ressassez toujours. Vous vous êtes peut être même fait prendre dans un jeu psychologique sans en avoir conscience. Les émotions et pensées négatives s’accrochent à vous. Vous commencez à prendre conscience qu’en réalité, à la machine à café, votre besoin de reconnaissance et votre frustration est simplement entré en résonnance avec celle des autres. Votre plainte a trouvé de l’écho.
Osez vous dire
Seulement voilà, se plaindre n’est rien d’autre que la présentation d’une demande cachée. Alors, reprenons depuis le début, depuis cette scène qui vous a déplu. Pendant votre entrevue avec votre patron, vous n’avez rien dit, rien laissé transparaître. Vous êtes restés stoïque, impassible quoi qu’un peu crispé. Vous n’avez pas osé demander, vous avez ruminé intérieurement, donné raison à votre égo, bref, vous vous êtes perdu dans vos récriminations. Pour sortir de cela, votre responsabilité est d’exprimer clairement ce que vous acceptez et refusez. Pour éviter d’entrer dans un jeu psychologique, il ne faut parler que du problème actuel, s’en tenir aux faits, sans s’en prendre à l’identité de votre interlocuteur. Il faut aussi éviter les sous entendus, ne pas psychologiser ou théoriser. Bref, une seule solution : prendre l’engagement de vous sentir responsable de vos émotions, de dire ce que vous ressentez. Le changement commence par vous-même et invite à prendre certains risques, celui de la confrontation et de la responsabilisation. A ce sujet, je vous invite à lire l’article Exit le tu qui tue !. Finalement, le vrai pouvoir, ce n’est pas celui que vous avez cru avoir à la machine à café. Non, le vrai pouvoir n’est pas une question de rapports avec les autres mais la marge de manœuvre que vous vous accordez à vous même.
Libérez vous de l’égo, recherchez le plaisir
Vous pouvez donc réagir autrement face à une situation désagréable. Vous auriez aimé que votre patron fasse preuve de reconnaissance pour le dernier rapport que vous avez bouclé à minuit ? Malheureusement il s’est montré très critique et vous voilà déçu, contrarié et découragé. Pourtant, vous pouvez agir sans penser à la considération et à l’estime que vous pouvez tirer de ceux qui vous managent. D’après vous, votre patron devrait être reconnaissant et faire preuve de gratitude vous concernant ? Et si vous changiez de perspective ? En étiquetant les personnes, vous construisez une attente envers elles. Lorsque la réalité n’atteint pas vos attentes, l’égo est déçu et vous en voulez aux personnes concernées. Vous éprouvez alors du ressentiment. Votre égo cherche à se réaliser dans le travail. Vous n’êtes pas votre travail. Vous n’êtes pas le jugement porté par votre patron. L’ appréciation qu’il porte sur vos travaux lui appartient. Quant à vous, vous êtes responsable de la façon dont vous accueillez ses commentaires. Mais, attention, cela ne signifie pas chercher coûte que coûte à chasser vos émotions désagréables, bien au contraire. Vous pouvez observer simplement les choses telles qu’elles se présentent à vous, les sensations ressenties. Bien entendu, vous avez le droit d’être contrarié et vous pouvez apprendre à le dire. Aussi, et si dans vos missions vous recherchiez le plaisir plutôt que le désir ? Le désir vous fait croire que vous serez toujours plus heureux après avoir obtenu quelque chose, de la reconnaissance par exemple. Le plaisir revient à trouver de la joie dans votre espace intérieur et dans l’énergie qui y circule quand vous êtes en action.